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Vis ma vie de Freelance !

Photo Gabrielle de loynesD’avocat à freelance, le parcours de Gabrielle…

Ils sont nombreux à se reconvertir, ou se mettre à leur compte… On ne compte plus les freelances qui ont lâché un parcours linéaire, ou un stable CDI, pour vivre leur passion et travailler à leur rythme, d’où ils veulent.

Nous sommes allés à la rencontre de ces profils jugés autrefois atypiques. De la décision de sauter le pas, au développement de leur activité, en passant par le statut qu’ils ont choisi et l’obtention de leurs premiers clients, ils nous racontent tout. Aujourd’hui, on rencontre Gabrielle, passée du droit au métier de rédacteur & photographe.

 

La rédaction PORT-UP : " Gabrielle, on t'a repérée sur une plateforme de contenu et ton profil nous a énormément intéressé. Dans l'organisation de nos meetup, nombreux sont les freelances qui se présentent et cherchent des mentors inspirant pour les aider à sauter le pas, eux aussi.

Tu l'as fait, raconte-nous ! "

 

Avant d’être freelance, que faisais-tu ?

J’étais étudiante en droit à l’Université Assas pendant 5 ans. Dès qu’une opportunité de sortir des rails s’est présentée à moi, je l’ai attrapée au vol ! Un Erasmus au Chili, un stage au Cambodge… je ressentais le besoin de voir autre chose. Au cours de mes voyages, j’ai découvert la photographie et l’écriture. Images attrapées sur des marchés, carnet de bord, tout était terrain d’entrainement. Mais le devoir a eu raison de moi, je suis retournée à la réalité et au droit. Le barreau de Paris en poche, j’ai réalisé des stages en pénal et je suis devenue collaboratrice d’Avocats aux Conseils dans un prestigieux cabinet. Mon travail consistait à rédiger des mémoires en cassation auprès de la chambre criminelle. J’ai énormément appris à travers cette expérience : rigueur, argumentation, rédaction, stratégie et recherche d’informations. Je me suis surtout formée auprès de personnes brillantes, pour qui j’ai encore beaucoup d’admiration. Mais progressivement, j’ai commencé à trouver le temps long… Je ne me suis jamais sentie à ma place. La rédaction purement juridique ne me convenait plus. J’aspirais à être plus libre dans mon emploi du temps, mon écriture et mes projets. J’ai raccroché la robe pour devenir rédacteur et photographe. En fait, j’ai cessé de jouer un rôle et je suis devenue moi-même, libérée des injonctions sociales et familiales. Dans cette démarche, j’ai été soutenue par mon cabinet qui a eu l’intelligence de respecter mon choix et m’encourager dans cette voie…

Tu as switché, racontes-nous…

Quel a été l'élément déclencheur ?

Mon emploi du temps était dément. Je travaillais de 9 heures à 21 heures presque tous les jours. Ce travail rendait ma présence obligatoire de longues heures au bureau. Les dossiers s’empilaient et moi je restais fixée sur ma chaise, derrière mon ordinateur à bosser. La pression reposait sur mes épaules et mon dos était fatigué de tenir la position assise, de rester immobile. Et puis, il y a eu la perte de sens. Travailler en silence toute la journée me donnait l’impression d’être un rat de bibliothèque. Je me sentais coupée du monde et des autres. J’avais besoin de mouvements, de rencontres, d’action. Je voulais observer, témoigner, interroger… J’ai décidé de proposer mes services à une rédaction alors que j’étais encore avocate. L’idée était de tester mes capacités, de vérifier que ce métier me plaît et que j’avais quelques dispositions pour l’exercer. La photo est venue tout aussi naturellement, j’ai montré mon travail par-ci, par-là à quelques regards bienveillants. On m’a encouragé à poursuivre mon chemin et à persévérer. Et puis, j’ai relié les deux bouts. J’écrivais sur mon temps libre et je proposais des reportages photos à l’appui de mes textes. J’ai gagné en confiance, j’y ai cru, je me suis appuyée sur mon réseau et j’ai sauté !

En pratique comment as-tu fait ?

Switcher, c’était un sacré défi. Pas de droit au chômage, pas de certitude de percer dans mon nouveau job… Je n’aurais rien fait sans le soutien sans faille de mon mari. Il m’a encouragé à sauter le pas et était présent dans les périodes de doute. Au début, j’ai exercé à mi-temps deux activités : avocat collaborateur et rédacteur. Je travaillais pour mon cabinet au 3/5ème. Je disposais donc de deux journées par semaine pour déployer ma nouvelle activité. Et un jour, la tendance s’est inversée. Je me suis lancée tout entière dans ma nouvelle vie. Je suis chanceuse car je n’ai jusqu’ici jamais rencontré de mois creux. Une activité a chassé une autre et j’ai toujours été très occupée. Aujourd’hui, je suis autonome et je fais ce qui me plaît. Je suis donc photographe et rédacteur. Deux métiers peut-on penser, mais deux moyens d’expression assurément complémentaires. Je réalise des reportages complets pour des entreprises et pour la presse. C’est sûr, ma polyvalence fait ma force !

À quoi ont ressemblé tes débuts ?

Parle-nous de tes premiers clients…

J’ai proposé mes services à la rédaction d’un petit journal alors que j’étais encore avocate. L’idée était de tester mes capacités, de vérifier que ce métier me convenait et que j’avais quelques dispositions pour l’exercer. Ce journal est devenu mon premier client. J’ai beaucoup misé sur l’originalité de mon parcours et j’ai commencé à écrire des articles sur des thématiques juridiques. C’est ainsi que je me suis d’abord démarquée. Puis, mes thématiques se sont diversifiées et mes clients aussi. Mon mari, qui a lancé sa startup, m’a mis le pied à l’étrier et, grâce à lui, j’ai pu m’immiscer dans ce milieu qui m’était étranger. J’ai ensuite contacté Welcome to the Jungle, pour qui j’écris maintenant régulièrement. C’est un nouveau média de grande qualité. Travailler pour Welcome m’a beaucoup appris et cela m’a offert une belle visibilité. De fil en aiguille, j’ai développé 4 spécialités : travail, écologie, lifestyle, spiritualité.

Et ton statut comment l’as-tu choisi ?

En tant qu’avocate, je m’étais déjà frottée aux avantages et inconvénients du travailleur indépendant. Je me suis naturellement tournée vers le statut d’autoentrepreneur pour sa simplicité de création et d’utilisation. C’est un statut que je crois être idéal pour se lancer. En quelques clics, on peut créer sa structure et commencer à exercer. À l’avenir, une fois mon activité bien installée, j’envisage de créer mon Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL). D’un point de vue fiscal et comptable cela peut présenter des avantages.

Tu as sûrement connus quelques erreurs de junior… dis-nous tout !

Je crois que le principal écueil est de ne pas délimiter précisément les contours de son activité. Au départ, on est à l’affût d’un client. Alors on accepte des missions qui ne concordent pas avec ce que l’on est et ce que l’on veut être. Ainsi, j’ai consenti à travailler sur des articles à destination d’experts dans le secteur financier. Pourtant, je n’y connaissais rien. Résultat ? J’ai dû travailler deux fois plus pour décoder un vocabulaire qui m’était inconnu, je n’y prenais aucun plaisir et je n’étais pas rentable ! J’ai rapidement cessé cette collaboration. Désormais, je sais que je n’accepterai plus de client dans un secteur qui ne me plaît pas. Autre erreur, pour ce même client, j’avais revu mes tarifs à la baisse. Cela ne m’a apporté aucun avantage. En plus de me dévaloriser malgré une importante charge de travail, j’en suis sortie frustrée. Maintenant, je connais la valeur de mon travail, et je refuse des missions que j’estime sous-évaluées.

On veut tout savoir sur…

… ta vision des communautés freelances

Lorsqu’on est seul, il faut se rassembler. Les communautés naissantes me donnent l’impression d’une réelle solidarité entre freelances. Ce n’est pas du tout chacun pour soi, parce qu’il y a du travail pour tout le monde. Au contraire, un nouvel arrivé et rapidement pris sous une aile. On est tous passés par là, donc on s’entraide. On se donne les bons tips, on renvoie vers les petits nouveaux les clients qu’on ne peut plus assurer, etc. Et puis ces communautés sont riches en informations partagées, meetup, webinar, blog, conseils de mentors… C’est une mine d’or quand on veut se lancer ! Sur l’espace public aussi, l’union fait la force. Droits, protection sociale, conséquences des mesures sanitaires, il est important d’être représenté et de porter notre voix !

… tes outils favoris

Lorsqu’on est freelance, tout repose sur nos frêles épaules : prospection, gestion de l’agenda, rédaction, réponse et relance par mails, administratif, comptabilité... Lorsque l’activité se développe bien, il est intéressant de déléguer la partie comptabilité et administrative à une société de portage salariale comme PORT-UP ! En attendant, j’ai beaucoup utilisé le logiciel de facturation gratuit Time-AE, à destination des autoentrepreneurs. C’est basic, mais cela permet d’éditer devis et factures personnalisés rapidement et d’en suivre le paiement. Pour organiser mon planning, je fais beaucoup appel aux outils Trello ainsi que Google Agenda, ils sont très pratiques ! Pour être présente sur les réseaux sociaux, je me sers du site Buffer, très simple pour publier en un clic sur tous mes comptes…

Si tu avais un conseil à donner…

Je crois qu’il faut apprendre à se faire confiance. Accepter d’y aller pas à pas et de recentrer au fil du temps son activité pour devenir expert. On ne peut pas mener toutes les batailles de front, il faut choisir ses combats. Ne perdez jamais de vue votre objectif et foncez. Il y aura des obstacles, des écarts de parcours, mais rien ne doit vous détourner de votre cible…