Micro-entreprise ou portage salarial : le guide pour bien choisir

Vous souhaitez vous lancer dans l’entrepreneuriat, mais hésitez encore sur le statut juridique à choisir pour votre activité ? Vous désirez mettre en place rapidement votre projet entrepreneurial afin de tester sa viabilité ? Ainsi, vous êtes à la recherche d’un cadre juridique qui vous permet de vous affranchir de démarches administratives chronophages et énergivores. Dans ce cadre, le portage salarial et la microentreprise peuvent répondre à vos besoins. C’est pourquoi dans les lignes qui suivent, nous vous proposons de passer en revue les caractéristiques, les avantages et les inconvénients de chacun de ces statuts. 

Qu’est-ce que la micro-entreprise ?

La micro-entreprise fait partie des statuts les plus populaires et les plus faciles à mettre en place pour lancer son activité d’indépendant.

Micro-entreprise : définition

Il est possible de devenir freelance en optant pour le statut de micro-entrepreneur. Ce dernier a été créé en 2008 pour faciliter l’accès à l’entrepreneuriat. Appelée couramment auto-entreprise, la micro-entreprise est un statut dans lequel un indépendant est considéré comme travailleur non salarié, donc affilié à la Sécurité sociale des indépendants. Le micro-entrepreneur bénéficie d’un régime social simplifié. Ce dernier est soumis au régime fiscal de droit commun du micro-entrepreneur. 

Micro-entreprise : les avantages pour les freelances

La micro-entreprise présente principalement deux avantages. Le premier est la facilité d’accès à ce statut. Les démarches de création d’une micro-entreprise se font en quelques jours auprès de l’URSSAF. Après le lancement de l’activité, le micro-entrepreneur a pour obligation de tenir une comptabilité de base et d’effectuer une déclaration mensuelle auprès de l’URSSAF.

Le second avantage relatif au statut de micro-entrepreneur est le faible taux de charges à verser chaque mois. Un micro-entrepreneur ne paie qu’entre 11 et 22 % de charges sociales contre 46 % pour le salarié porté.

Micro-entreprise : les inconvénients pour les indépendants

La micro-entreprise peut poser des problèmes tant administratifs que pratiques pour certains profils de freelances. 

1. Contrairement au salarié porté qui cotise et bénéficie d’une protection sociale, le micro-entrepreneur est peu protégé. En cas de coup dur ou de cessation d’activité, le micro-entrepreneur peut difficilement bénéficier d’assurance chômage. 
2. Les freelances en micro-entreprise ne peuvent déduire leurs frais professionnels de leur chiffre d’affaires. 
3. Le patrimoine personnel du micro-entrepreneur peut être engagé en cas d’endettement. 
4. À partir du seuil de 34 440 euros de chiffre d’affaires annuel pour les prestataires de service ou de 85 800 euros pour les marchands de biens, le micro-entrepreneur a pour obligation de facturer la TVA. Cela implique des tâches administratives et fiscales supplémentaires à prendre en charge.

Enfin, notons qu’un travailleur indépendant dont le chiffre d’affaires excède les 176 200 euros/an (pour les marchands de biens) et 72 600 euros/an (pour les prestataires de services) pendant deux ans consécutifs ne peut plus accéder au statut de la micro-entreprise. Cela implique de devoir chercher un autre statut pour maintenir son activité.

Qu’est-ce que le portage salarial ?

Le portage salarial est une organisation de l’emploi qui a émergé dans les années 1980. Il s’est structuré à travers le temps et s’est doté de syndicats, d’une convention collective et a même fait son apparition dans le Code du travail. 

Portage salarial : définition

Le portage salarial permet à un freelance d’accéder à un statut salarié tout en maintenant une activité d’indépendant. Le portage salarial s’articule autour de trois acteurs : le travailleur indépendant, la société de portage salarial et le client du travailleur indépendant. Les relations entre ces trois entités s'expriment de la façon suivante.

1. Le freelance se lie à une société de portage salarial à travers l’établissement d’un contrat de travail en portage salarial et en devient le salarié porté.
2. La société de portage salarial, de son côté, se charge de gérer les volets administratifs et fiscaux du travailleur indépendant moyennant des frais de gestion. 
3. Le salarié porté recherche, trouve et négocie ses missions auprès de ses clients. 
4. La société de portage émet les contrats de mission et les transmet au client du travailleur indépendant. Elle s’occupe également du suivi des paiements et de l’émission des bulletins de paie du salarié porté.

Il est à noter que dans ce cadre, la société de portage se charge aussi des procédures de relance et de recouvrement en cas de retard de paiement ou d’impayés. Ainsi, un salarié porté contrairement à un microentrepreneur profite d'un accompagnement administratif et fiscal dont ne peut bénéficier un microentrepreneur.

Portage salarial : les avantages pour les freelances

Le portage salarial présente différents avantages aux freelances qui souhaitent se lancer à leur compte. Il peut pareillement être une option intéressante pour les travailleurs indépendants déjà en activité et qui souhaitent sécuriser leur activité.

1. Le portage salarial est facile à mettre en place. La société de portage salarial gère l’ensemble des démarches administratives du travailleur indépendant. Elle lui permet ainsi de se lancer rapidement et de se concentrer sur son cœur de métier.
2. Un salarié porté œuvre dans le cadre d’un CDD ou d’un CDI. De ce fait, il bénéficie de bulletins de salaires mensuels. Il est affilié au Régime général de la Sécurité sociale. Le travailleur indépendant qui opte pour le portage salarial cotise pour l’ensemble des protections sociales auxquelles peuvent prétendre les salariés classiques. En cas d’intermission ou d’arrêt de son activité, il peut notamment toucher les allocations chômage.
3. Les salariés portés bénéficiant d’un CDI sont plus avantagés qu’un freelance en microentreprise en matière de demandes de financement (exemple : demande de prêt immobilier).

Par ailleurs, il est à noter que dans le cadre du portage salarial, le travailleur indépendant peut opter pour la déduction de ses frais professionnels liés à une mission donnée. Celles-ci sont alors facturées au client du salarié porté en tant que frais de mission. Le remboursement de ses frais n’est pas soumis aux cotisations sociales.

Portage salarial : les inconvénients pour les indépendants

Le portage salarial ne convient pas à tous les projets de freelancing. 

1. Si l’activité du freelance ne génère pas un certain chiffre d’affaires, le paiement des cotisations sociales et des frais de gestion de la société de portage salarial peut se faire sentir lourdement sur ses revenus nets.
2. Le portage salarial s’adresse principalement aux cadres et aux titulaires d’un Bac+2. C’est pourquoi il est particulièrement adapté pour les freelances en informatique et en marketing par exemple. 
3. Dans le cadre du portage salarial, les freelances sont tenus de respecter un plafond de facturation minimal s’élevant à 250 euros/jour. 
4. Le portage salarial ne permet pas le recrutement de salariés. Il est de ce fait adapté aux projets entrepreneuriaux solitaires.
5. Il n’est pas possible d’effectuer un prêt ou rechercher un financement à titre professionnel dans le cadre du portage salarial étant donné que le salarié porté ne possède pas de société.

Portage salarial ou micro-entreprise : quelles questions se poser ?

Maintenant que vous avez en tête les avantages et les inconvénients de chacun de ces statuts, voici quelques questions à vous poser pour prendre votre décision.

Portage salarial ou micro-entreprise : quand et pourquoi opter pour le cumul ?

Le cumul de deux activités, l’une en portage salarial et l’autre en micro-entreprise, est possible. Cela permet de profiter des avantages des deux modalités de travail. En effet, la micro-entreprise permet de profiter de cotisations plus faibles tandis que le portage salarial donne accès à un cadre de travail plus sécurisant. Certains freelances optent ainsi pour le cumul des deux activités. Ils conservent le portage salarial pour les contrats de missions les plus fructueux et réservent la micro-entreprise pour les prestations ponctuelles et de très courte durée. Cela leur permet de ne pas dépasser les plafonds du statut de la micro-entreprise et de cotiser convenablement dans le cadre de leur activité de salarié porté.

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