Confinements, pandémie de coronavirus, climat économique incertain sont autant de difficultés auxquelles font aujourd’hui face les freelances et les entreprises. Lorsqu’on connaît le lien étroit entre ces deux agents économiques, on peut se poser des questions au sujet de la viabilité d’un projet entrepreneurial en ces périodes d’incertitudes. Qu’en est-il réellement ? Quel est le rapport entretenu entre entreprises et travailleurs indépendants ? Nos réponses dans les lignes qui suivent.
Le terme freelance désigne en France les entrepreneurs solos indépendamment du statut juridique dans lequel ils évoluent. Ces travailleurs ne bénéficient pas des mêmes aides que celles dont peuvent profiter les salariés en période de crise.
Les freelances dépendent de la demande des entreprises dans l’acquisition de nouvelles missions. Or, lors des moments de crise, ces dernières tendent à réduire leurs dépenses en matière de recrutement et d’externalisation de projets. Cela implique différentes conséquences pour les freelances telles que :
Dans ce contexte, de nombreux travailleurs sont tentés de baisser leur taux journalier moyen (TJM) et leurs tarifs pour espérer rester compétitifs et décrocher une mission parmi les rares proposées. Il en résulte ainsi une baisse de leur chiffre d’affaires. Mais cela présente également le risque, pour eux, de se retrouvés surmenés.
Pour remédier à ces défis, la crise sanitaire a amené les freelances à s’organiser pour mieux sécuriser leur activité. Face au manque de soutien de la part des pouvoirs publics, l’émergence du néosyndicat indépendants.co en février 2020 a permis de mieux porter la voix des travailleurs indépendants, et ce, quel que soit leur statut juridique (SASU, microentreprise, etc.). L’objectif de ce syndicat est de militer pour la prise en compte des travailleurs indépendants. Toutefois, cette initiative reste insuffisante face aux enjeux économiques, financiers et professionnels que rencontrent les freelances au quotidien.
Malgré ces difficultés, de nombreux travailleurs maintiennent leur activité freelance et d’autres aspirent encore à le devenir, et ce, pour différentes raisons.
Bon à savoir : l’étude Malt x BCG, parue en juin 2020, relève le fait qu’au cœur de la crise sanitaire, 84 % des freelances interrogés ont assuré vouloir maintenir leur activité d’indépendant. |
Malgré les difficultés observées sur le terrain, il est possible d’envisager sereinement la continuité de son activité freelance.
Les travailleurs indépendants envisagent le freelancing, dès le départ, pour la flexibilité qu’il offre en matière d’organisation du travail (télétravail, localisation non imposée, possibilité de négocier ses honoraires, etc.). C’est pourquoi une grande proportion de ces professionnels se retrouve dans les métiers du numérique (informatique, marketing, SEO, etc.).
Par ailleurs, les confinements dus à la crise sanitaire du Coronavirus, ont amené les entreprises à accepter la digitalisation d’une grande partie de leur activité. Du moins lorsque cela est possible. Ainsi, et après la reprise et le déconfinement, le télétravail a été maintenu par de nombreuses structures. De ce fait, l’écart entre les salariés classiques détenteurs de CDI ou de CDD et les travailleurs indépendants ne fait que se réduire.
Bon à savoir : Selon une étude Malt parue en 2019, 75 % des entreprises du CAC40 ont un recours régulier à l’expertise et aux services des travailleurs indépendants. |
Face à la généralisation du travail hybride (alliant télétravail et travail en présentiel), les entreprises ont dû revoir leurs modalités de recrutement ainsi que leur rapport vis-à-vis des freelances. L’engouement entretenu à l’égard du freelancing ne dépérit pas malgré les incertitudes, même auprès de la génération Z. Cette tendance rend parfois l’accès à certains profils difficile pour les entreprises qui souhaitent recruter en CDI par exemple.
Bon à savoir : D’après une étude menée par le cabinet de conseil Mazars parue en 2019, la génération Z (personnes nées après 1995) ne compte pas se contenter d’un CDI. Bien que conscients des enjeux relatifs à ce dernier en France (obtention de prêts, accès à la propriété, etc.), cette génération aborde la question du travail comme la possibilité de changer ou de cumuler les expériences professionnelles. |
Ainsi, les entreprises acceptent de plus en plus l’idée de s’orienter vers les travailleurs indépendants pour combler leurs besoins. Cela leur profite par ailleurs à différents niveaux :
Ainsi, au sein d’un environnement économique instable et incertain, les freelances permettent aux entreprises d’atteindre leurs objectifs sans augmentation des coûts.
Afin de profiter des avantages du salariat et du travail indépendant, d’autres organisations de l’emploi peuvent être envisagées par les freelances. Dans ce cadre, le portage salarial offre aux travailleurs solos, qui le souhaitent, la possibilité d’allier salariat et freelancing. Au sein de cette modalité de travail, le travailleur indépendant est assujetti au Régime général de la Sécurité sociale et cotise pour différentes prestations sociales : aide au retour à l’emploi (ARE), couverture santé, droit à la formation, etc. Ainsi, en cas de difficultés ou d’arrêt de son activité, le freelance devenu salarié porté peut prétendre aux allocations chômage.
Enfin, le portage salarial est une organisation de l’emploi qui existe depuis les années 1980. De ce fait, il bénéficie d’une réelle reconnaissance de la part des pouvoirs publics par le biais de ses syndicats, de sa convention de branche d’activité, etc.
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