Vous souhaitez vous lancer dans l’entrepreneuriat, mais hésitez encore sur le statut juridique à choisir pour votre activité ? Vous désirez mettre en place rapidement votre projet entrepreneurial afin de tester sa viabilité ? Ainsi, vous êtes à la recherche d’un cadre juridique qui vous permet de vous affranchir de démarches administratives chronophages et énergivores. Dans ce cadre, le portage salarial et la microentreprise peuvent répondre à vos besoins. C’est pourquoi dans les lignes qui suivent, nous vous proposons de passer en revue les caractéristiques, les avantages et les inconvénients de chacun de ces statuts.
La micro-entreprise fait partie des statuts les plus populaires et les plus faciles à mettre en place pour lancer son activité d’indépendant.
Il est possible de devenir freelance en optant pour le statut de micro-entrepreneur. Ce dernier a été créé en 2008 pour faciliter l’accès à l’entrepreneuriat. Appelée couramment auto-entreprise, la micro-entreprise est un statut dans lequel un indépendant est considéré comme travailleur non salarié, donc affilié à la Sécurité sociale des indépendants. Le micro-entrepreneur bénéficie d’un régime social simplifié. Ce dernier est soumis au régime fiscal de droit commun du micro-entrepreneur.
La micro-entreprise présente principalement deux avantages. Le premier est la facilité d’accès à ce statut. Les démarches de création d’une micro-entreprise se font en quelques jours auprès de l’URSSAF. Après le lancement de l’activité, le micro-entrepreneur a pour obligation de tenir une comptabilité de base et d’effectuer une déclaration mensuelle auprès de l’URSSAF.
Le second avantage relatif au statut de micro-entrepreneur est le faible taux de charges à verser chaque mois. Un micro-entrepreneur ne paie qu’entre 11 et 22 % de charges sociales contre 46 % pour le salarié porté.
La micro-entreprise peut poser des problèmes tant administratifs que pratiques pour certains profils de freelances.
Enfin, notons qu’un travailleur indépendant dont le chiffre d’affaires excède les 176 200 euros/an (pour les marchands de biens) et 72 600 euros/an (pour les prestataires de services) pendant deux ans consécutifs ne peut plus accéder au statut de la micro-entreprise. Cela implique de devoir chercher un autre statut pour maintenir son activité.
Le portage salarial est une organisation de l’emploi qui a émergé dans les années 1980. Il s’est structuré à travers le temps et s’est doté de syndicats, d’une convention collective et a même fait son apparition dans le Code du travail.
Le portage salarial permet à un freelance d’accéder à un statut salarié tout en maintenant une activité d’indépendant. Le portage salarial s’articule autour de trois acteurs : le travailleur indépendant, la société de portage salarial et le client du travailleur indépendant. Les relations entre ces trois entités s'expriment de la façon suivante.
Il est à noter que dans ce cadre, la société de portage se charge aussi des procédures de relance et de recouvrement en cas de retard de paiement ou d’impayés. Ainsi, un salarié porté contrairement à un microentrepreneur profite d'un accompagnement administratif et fiscal dont ne peut bénéficier un microentrepreneur.
Le portage salarial présente différents avantages aux freelances qui souhaitent se lancer à leur compte. Il peut pareillement être une option intéressante pour les travailleurs indépendants déjà en activité et qui souhaitent sécuriser leur activité.
Par ailleurs, il est à noter que dans le cadre du portage salarial, le travailleur indépendant peut opter pour la déduction de ses frais professionnels liés à une mission donnée. Celles-ci sont alors facturées au client du salarié porté en tant que frais de mission. Le remboursement de ses frais n’est pas soumis aux cotisations sociales.
Le portage salarial ne convient pas à tous les projets de freelancing.
Maintenant que vous avez en tête les avantages et les inconvénients de chacun de ces statuts, voici quelques questions à vous poser pour prendre votre décision.
Portage salarial |
Micro-entreprise |
Quel chiffre d’affaires vais-je réaliser ? |
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Si le chiffre d’affaires estimé est élevé, il vaut mieux opter pour le portage salarial pour éviter les démarches administratives supplémentaires ultérieurement. |
Si la viabilité de votre projet entrepreneurial est incertaine ou que le chiffre d’affaires estimé est inférieur aux plafonds de la micro-entreprise, il est plus avantageux d’opter pour ce statut. |
Est-ce que mon métier est éligible au portage salarial ? |
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Vous êtes cadre ou possédez un Bac+2, le portage salarial est une option à considérer. |
Votre offre de service ou votre activité de manière générale n’est pas éligible au portage salarial, la micro-entreprise peut constituer un point de départ pour vous. |
Envisagez-vous une activité à plein temps ou non ? |
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Vous souhaitez faire de votre projet entrepreneurial votre principale activité et source de revenus. Le portage salarial permet de sécuriser votre projet de freelancing. |
La micro-entreprise est particulièrement adaptée aux activités complémentaires. |
Quel sera le montant de vos frais professionnels ? |
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Élevé et respectant le cadré défini au sein du Bulletin officiel de la Sécurité sociale (BOSS) : optez pour le portage salarial pour pouvoir déduire vos frais professionnels. |
Négligeable. |
Vais-je avoir besoin de prêts bancaires à titre personnel ? |
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Si vous souhaitez acheter un bien, le CDI en portage salarial permet d’accéder à un prêt bancaire plus facilement (avec moins de justificatifs). |
L’accès à un prêt bancaire pour les micro-entrepreneurs est dans les faits très difficile. Ils doivent pour cela justifier de trois ans d’ancienneté et de trois bilans positifs. |
Le cumul de deux activités, l’une en portage salarial et l’autre en micro-entreprise, est possible. Cela permet de profiter des avantages des deux modalités de travail. En effet, la micro-entreprise permet de profiter de cotisations plus faibles tandis que le portage salarial donne accès à un cadre de travail plus sécurisant. Certains freelances optent ainsi pour le cumul des deux activités. Ils conservent le portage salarial pour les contrats de missions les plus fructueux et réservent la micro-entreprise pour les prestations ponctuelles et de très courte durée. Cela leur permet de ne pas dépasser les plafonds du statut de la micro-entreprise et de cotiser convenablement dans le cadre de leur activité de salarié porté.
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