Le portage salarial s'est imposé ces dernières années comme une solution de choix pour nombre de professionnels désirant conjuguer les atouts du freelance avec les garanties du salariat. En offrant la possibilité de réaliser des missions indépendantes tout en bénéficiant d'un cadre contractuel sécurisé, le portage salarial séduit aussi bien les novices que les consultants aguerris. Si ses avantages, comme la prise en charge des formalités administratives et l'accès aux droits sociaux, sont largement plébiscités, il est toutefois essentiel de s'arrêter sur ses zones d'ombre. Comme tout système, le portage salarial comporte son lot d'inconvénients et de subtilités qu'il convient de décrypter pour mieux les appréhender. En tant que freelance et avant de plonger dans cet univers, il est crucial de peser le pour et le contre, afin d'adopter une posture informée. Dans cet article, nous nous attarderons particulièrement sur les points plus challengeants du portage salarial, pour vous offrir une vue d'ensemble complète.
Le portage salarial présente une limite majeure : il ne couvre pas toutes les activités. Édicté par la convention collective du portage salarial, seuls certains métiers et prestations intellectuelles entrent dans le cadre de cette structure. Le Code du Travail, en corrélation avec l'accord de branche, souligne que seuls les domaines comme l'informatique, le conseil, l'audit, le digital, les ressources humaines et la traduction, entre autres, sont éligibles. En revanche, de nombreuses professions, en particulier celles réglementées ou à caractère commercial, ne peuvent prétendre à ce statut. Il est donc essentiel de se renseigner en amont pour éviter des déconvenues ultérieures.
Le portage salarial est un dispositif qui permet à un professionnel indépendant de réaliser des prestations pour le compte de clients tout en bénéficiant du statut de salarié. Cela signifie qu'il bénéficie de la protection sociale (sécurité sociale, retraite, etc.) et des avantages liés au statut de salarié (congés payés, droits au chômage, etc.).
Pour prétendre aux allocations chômage pour un salarié porté, il est nécessaire de remplir différentes conditions.
Il est recommandé aux salariés portés de consulter régulièrement les conditions d'accès à l'assurance chômage, car elles peuvent évoluer. De même, une consultation directe auprès de Pôle Emploi ou d'une société de portage salarial peut permettre d'obtenir des informations plus spécifiques à chaque situation individuelle.
Entrer dans le monde du portage salarial nécessite une compréhension approfondie des obligations financières associées, en particulier en ce qui concerne le chiffre d'affaires à réaliser. Tout d'abord, l'éligibilité au portage salarial dépend d'un certain niveau de qualification ou d'expérience. En effet, avant même de considérer le CA, un candidat doit posséder au minimum un diplôme de niveau bac+2 ou justifier de trois années d'expérience dans son domaine.
L'aspect financier ne s'arrête pas là. La convention collective du portage salarial fixe un salaire minimum pour le salarié porté, qui est déterminé en fonction du Plafond de la Sécurité Sociale. Ce salaire est composé de plusieurs éléments, dont les indemnités de congés payés et une prime d'apport d'affaires. En 2023, selon les divers statuts du salarié porté, le salaire brut minimum varie, allant d'un premier niveau à 2265,42 € jusqu'à un forfait jour à 3 056,52 €. Cela implique que le salarié porté doit générer suffisamment de revenus pour couvrir ce salaire minimum.
De plus, avec l'introduction de l'avenant n°12 à la convention collective du portage salarial en décembre 2022, des modifications ont été apportées, notamment en instaurant un salaire minimum de 63 % du plafond de la sécurité sociale.
En somme, lorsqu'un professionnel envisage le portage salarial, il doit non seulement respecter les critères d'éligibilité, mais aussi s'assurer qu'il peut générer un chiffre d'affaires suffisant pour répondre aux exigences salariales définies par la convention collective. Cela garantira une expérience fructueuse et bénéfique pour toutes les parties concernées.
Dans un contexte traditionnel d'emploi salarié, l'employeur prend en charge une grande partie des cotisations sociales. Cependant, dans le cadre du portage salarial, le salarié porté voit ces charges déduites de son chiffre d'affaires avant que son salaire ne lui soit versé. En d'autres termes, il s'acquitte lui-même de ces charges, réduisant ainsi son revenu net.
Les charges sociales, incluant les cotisations relatives à la retraite, à la sécurité sociale, à l'assurance chômage ou encore aux régimes de prévoyance, peuvent représenter une part importante du chiffre d'affaires du salarié porté. Par conséquent, même si le taux journalier ou horaire facturé par le professionnel semble élevé, une fois ces charges déduites, le revenu net perçu peut être sensiblement inférieur à ce qu'il aurait obtenu en tant que travailleur indépendant classique.
Le portage salarial offre aux professionnels une belle opportunité d'exercer leur métier avec une grande liberté tout en bénéficiant de la sécurité du statut salarial. Toutefois, cette liberté s'accompagne de la responsabilité de rechercher de manière autonome ses missions. Si cette caractéristique représente un inconvénient pour certains, elle est pour d'autres une chance de construire une carrière sur mesure.
La recherche de missions en autonomie, inhérente au portage salarial, peut se comparer à l'entrepreneuriat : elle demande initiative, réseau et une certaine audace. Si le professionnel doit activement chercher, négocier et sécuriser ses missions, il dispose en parallèle de la liberté de choisir des projets alignés sur ses aspirations, ses compétences et sa vision de carrière.
Il est vrai que la prospection peut nécessiter un investissement en temps, notamment au début. Participer à des réseaux, se tenir informé des opportunités ou rencontrer des clients potentiels sont autant d'actions à prévoir. Cependant, avec l'expérience, la réputation et le réseau se construisent, rendant cette recherche plus fluide et souvent plus fructueuse.
La pression de trouver des missions peut être ressentie, mais elle est contrebalancée par la satisfaction de travailler sur des projets choisis et souvent passionnants. De plus, certaines sociétés de portage offrent des services d'accompagnement, de formation et de mise en relation pour faciliter cette étape.
En fin de compte, si le portage salarial demande une certaine autonomie dans la recherche de missions, il offre en retour une liberté d'action, une diversité de projets et une chance de façonner sa carrière selon ses propres termes. La clé est de bien s'entourer, de s'informer et de voir cette autonomie comme une opportunité plutôt qu'un défi insurmontable.
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